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1930-2004 Jacques Derrida |
(NCU/ UNCfr) |
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Article de Jean Birnbaum
Paru dans Le Monde du 12 octobre 2004
Ouvert en 1930, tout près d'Alger, le chemin de Jacques Derrida s'est interrompu,
le 9 octobre au matin, à Paris. Et pourtant, dans l'itinéraire de celui qui
était, hier encore, le philosophe français vivant le plus lu et le plus
commenté à travers le monde, il se pourrait bien que cette terrible halte
marque non pas la fin d'une trajectoire, mais quelque chose comme un nouveau
départ. Un nouvel élan pour Derrida, dont la marche périlleuse tout entière fut
un hommage à l'intensité subversive de la vie. Un nouveau coup d'envoi pour lui,
le survivant proche et généreux, dont le parcours fut balisé par l'affirmation
obsédante de la mort qui vient, toujours déjà là, impossible à anticiper - le
seul événement à la fin.
La vie, la mort, la survie : Derrida n'aura jamais cessé de les méditer, en
chemin. Comme tout le reste, sur le modèle du détour et de l'atermoiement, du
répit et du sursis, à la manière d'un "jeu de colin-maillard" où le moindre
piétinement, l'avancée la plus chancelante, constitueraient autant de pas vers
une exposition radicale à autrui. C'est-à-dire à l'imprévisible, à l'irréparable
: "La mort de l'autre, c'est la mort première", écrivait Emmanuel Lévinas, dont
Derrida a magnifiquement médité la leçon, les prières, jusqu'à élaborer, en
hommage à ses anciens compagnons de route (Blanchot, Deleuze, Foucault, Sarah
Kofman...), ce qu'il nommait "un cogito de l'adieu, ce salut sans retour". De
cette échappée belle, de cette éthique en mouvement, les pages qui suivent
tentent de cerner les étapes et les mots de passe. Une possible destination,
aussi, pour souligner que l'on n'a pas fini d'en mesurer les retombées, bien au-delà
de la philosophie : dans l'espace de la psychanalyse, de la littérature et des
arts plastiques, par exemple, mais encore et peut-être surtout à l'horizon d'une
autre politique, dont chaque geste du philosophe aura manifesté la nécessité
sans frontières, l'urgence planétaire. (lire tout)
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(2004-10-13) |
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Hommages à Jacques Derrida, l'un des plus grands philosophes contemporains |
(NCU/ UNCfr) |
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Lemonde.fr, avec Reuters et AFP
Mise à jour le 11.10.2004
Jacques Derrida, père de l'école de la déconstruction, est décédé. Depuis sa
disparition, des centaines de pages ont été écrites en hommage à celui qui
affirmait que le langage est inadéquat pour donner une vision claire et sans
ambiguïté de la réalité.
"L'un des plus grands philosophes contemporains", a affirmé l'Elysée.
"Jacques Derrida, auteur hermétique ? Il faut opposer à cette vision celle d'un
homme profondément engagé dans la vie de la cité", a tenu à souligner le premier
ministre. Le ministère de la culture rend hommage à "une grande figure qui
disparaît", tandis que le Parti socialiste salue "la grande figure de la
philosophie contemporaine et un compagnon de route de la gauche". "Etre
démocrate, ce serait agir en reconnaissant que nous ne vivons jamais dans une
société assez démocratique", avait écrit en 2000 Jacques Derrida.
De Grande-Bretagne, des Etats-Unis, d'Autralie et d'ailleurs, les hommages
rendus au philosophe sont à l'image de l'influence de son œuvre, multiples. (lire tout)
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(2004-10-13) |
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Le philosophe français Jacques Derrida est mort le 9 octobre 2004 |
(NCU/ UNCfr) |
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Le Monde avec AFP
Mise à jour le 09.10.2004
Jacques Derrida était le philosophe français le plus connu à l'étranger,
notamment aux Etats-Unis, pour son concept de 'déconstruction'.
Le philosophe français le plus commenté et le plus traduit au monde ces
dernières années, notamment aux Etats-Unis, Jacques Derrida, mort dans la nuit
de vendredi à samedi à l'âge de 74 ans, était célèbre pour son concept de 'déconstruction'.
Selon ses proches, Jacques Derrida, auteur de quelque 80 ouvrages, est décédé
'sans souffrir' des suites d'un cancer du pancréas dans un hôpital parisien où
il avait été admis voici environ trois semaines.
Il était le dernier survivant de ces penseurs des années 60, catalogués 'penseurs
de 68', (Althusser, Lacan, Foucault, Barthes, Deleuze, etc..), grands
pourfendeurs de la notion de 'sujet'.
Né le 15 juillet 1930 à El Biar (Algérie) dans une famille juive, plutôt à
gauche et pied-noir, il entre en 1950 à Normale Sup, devient assistant à Harvard
(Etats-Unis), puis à la Sorbonne. Il est en 1965 professeur de philosophie à
Normale Sup où il occupe la fonction de 'caïman' (directeur d'études). Il
partage ensuite son enseignement entre Paris et diverses universités américaines,
parmi les plus prestigieuses.(lire tout) |
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(2004-10-13) |
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